Il paraît plutôt cocasse que Clotilde
Leguil –lacanienne- évoque "une nouvelle
langue parlée par les cognitivistes actuels" [ALNP p 265] En effet, si on se rapporte à la lecture des Écrits
de Lacan et même à la plupart de ses séminaires, il semble difficile de
soutenir que la langue qu'il emploie soit du français parlé par tout un chacun au contraire de
Freud qui a choisi l'allemand courant. Les textes de Freud se lisent
comme des romans ce qui est très loin des écrits de Lacan. Ce dernier s'appuie
et détourne les langages mathématique (mathèmes et topologie), linguistique et
philosophique. Je passe sur le lien fait entre mathématique et poésie à la fin
de l'article…
Les cognitivistes parlent-ils une
nouvelle langue ? INFO ou UN FAUX ? Réponse à la fin de ce post.
Je discuterais ici de la langue utilisée
et parlée par les TCCistes dans leurs écrits et leurs pratiques. Je m'appuierais sur les deux ouvrages de Judith
Beck, la fille de celui qui a établit les bases et développé la partie cognitive
des TCC :
- Cognitive Behavior Therapy Second Edition,
Basics and Beyond, Guilford Press
- Cognitive Therapy for Challenging
Problems, Guilford Press
Il est également possible de vous référer aux
nombreux ouvrages TCC référencés sur mon site :
Si on suit l'argument du texte "Sur
le cognitivisme" concernant ce point, le thérapeute TCCiste adopterait un langage
informatique voire mathématique du fait qu'il verrait en face de lui non pas un
sujet qui parle mais une machine, dont les caractéristiques serait sa mémoire
vive, sa mémoire morte, sa mémoire de masse (et non sa mémoire dure… comme
l'écrit Clotilde Leguil), ses bugs. "Le modèle sur lequel le cognitivisme
se fonde pour expliquer la pensée est la machine" [ALNP p258]
Eh bien non, le thérapeute fondant sa
pratique sur les TCC n'utilise pas ce vocabulaire informatique, sa langue n'est
pas non plus particulière. Il s'exprime en français courant comme a pu le faire
Freud. La pratique du thérapeute TCCiste se fonde sur la parole du patient. Il
paraît vraiment banal de l'affirmer et pourtant essentiel de le souligner. Le thérapeute
ne voit pas le patient en face de lui comme une machine mais comme un être
humain souffrant, comme un sujet ayant besoin d'aide. Les nombreux exemples cliniques
mentionnées dans les deux ouvrages de Judith Beck ne laissent aucun doute sur
le sujet ; ils se lisent –pour ceux qui lisent l'anglais- sans problème particulier. Le
langage étant même, dans les échanges thérapeute - patient, familier.
Les
termes suivants sont particulièrement
utilisés dans les écrits TCCistes :
-
les schémas.
-
les pensées automatiques.
-
les postulats conditionnels et inconditionnels.
-
les croyances noyau.
-
les dysfonctionnements cognitifs.
Je
les aborderai dans de prochains articles.
Pour
répondre à la question initiale : INFO ou UN FAUX ? UN FAUX !
A
bientôt.
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