mardi 26 juillet 2016
lundi 18 juillet 2016
TCC - Un modèle générique des schémas
TCC:
Un modèle générique de schéma.
Le
psychothérapeute constate fréquemment que les expériences positives que vit un
patient non seulement ne remettent pas en cause ses croyances-noyau négatives
mais qu'elles peuvent les renforcer. Le modèle développé ci-dessous permet de
se faire une représentation du déroulement des séquences.
1) La croyance-noyau négative
résulterait d'un message extérieur internalisée, par exemple suite à un message
d'une figure d'autorité (mère, père, enseignants) : "Tu es stupide",
l'enfant pourrait intégrer ce message comme un message de vérité, de pure
vérité qui ne sera pas mis en question car venant d'une figure d'autorité
toute-puissante ou indispensable à sa sécurité : "Maman a raison, je suis
stupide." Les messages extérieurs ultérieurs, en lien avec ce schéma,
seront systématiquement comparés au message internalisé, à la croyance-noyau.
2) S'il n'y a pas de dissonance
entre le message extérieur, ce que le patient se dit ou ce que d'autres lui
disent, et le message internalisé, le message extérieur renforcera la
croyance-noyau puisque sa tonalité est la même.
3) S'il existe une dissonance
entre le message extérieur et le message intérieur, et que le message extérieur
peut être négativé, il le sera et renforcera ainsi la croyance-noyau négative.
Dans le cas où il ne peut l'être, il est tout simplement rejeté pour ne pas
altérer la croyance-noyau qui demeure négative, confortant ainsi ce message de
vérité postulé par l'enfant.
Après le diagramme générique du schéma, vous trouverez trois
exemples de messages extérieurs.
jeudi 7 juillet 2016
TCC et psychanalyse : Origine des croyances noyau (core beliefs)
Pour la psychanalyse, les
croyances-noyau sont liées à la sexualité –sexualité étendue par Freud aux zones
orale, anale et phallique-, en d'autres termes à la situation œdipienne et à la
castration. Elles pourraient s'exprimer chez une femme dite
"phallique" de la manière suivante : "Puisque je suis convaincue
d'avoir été castrée, je revendique ce dont ma mère m'a privé." Cette
vision –uniquement sexuelle- me paraît restrictive et s'il n'est pas question de
nier le poids de la sexualité dans le champ des croyances, il me semble –compte
tenu de ce qu'on observe dans la clinique - essentiel d'en élargir le champ.
Les TCC permettraient de comprendre
comment ces croyances s'élaborent, se développent et se maintiennent.
Au niveau de l'élaboration des croyances,
celles-ci résulteraient :
·
De la parole des figures d'autorité : père,
mère, enseignants, des figures importantes pour l'enfant.
o
Paroles concernant l'enfant :
"Tu
es…", "Tu n'es pas…", "Tu es plus…", "Tu es
moins…"
"Tu
dois", "Il faut…"
"Tu
ne dois pas…", "Il ne faut pas…"
"Tu
peux…", "Tu ne peux pas…"
"Si…alors…,
sinon alors…
o
Paroles concernant l'extérieur :
"Le
monde est…"
"Les
autres sont…"
·
Des situations à partir desquelles la parole
de la figure d'autorité sera prononcée.
·
De modèle d'enfant idéal auquel se réfère
"inconsciemment" la figure d'autorité.
·
Des propres croyances, injonctions et règles
de la figure d'autorité.
·
La projection, utilisée par la figure
d'autorité, pourrait occasionner l'intégration chez l'enfant de ces croyances
parentales.
Exemple :
Croyance d'incompétence chez la mère.
Situation :
L'enfant ne comprend pas le travail qu'elle doit rendre en classe.
Mère :
"C'est simple, tu es stupide." [Projection]
L'enfant
est confronté à une situation d'échec à laquelle s'ajoute l'évaluation négative
de sa mère.
Enfant [Introjection
de la parole maternelle] : "Puisque je ne réussis pas, maman a raison, je
suis stupide."
Les
croyances-noyau seraient élaborées chez l'enfant suite aux discours des figures
d'autorité liés à certaines situations en référence à un modèle idéal auquel la
figure d'autorité est attachée.
Au fur et à mesure des multiples répétitions
et des expériences validant ce discours, les croyances se développeraient chez
l'enfant. Suite à l'exemple développé plus haut, il pourrait résulter chez
cette petite fille une croyance d'incompétence qui sera par la suite étendue à
toutes les situations de ce type et non plus liée uniquement à la situation
initiale dans laquelle elle ne parvenait pas à faire son travail pour l'école.
Les croyances se maintiennent dans la mesure
où le discours considéré comme pure vérité proviendrait d'une figure d'autorité
toute-puissante. Remettre en cause ce
discours reviendrait à mettre en cause la toute-puissance de la figure
d'autorité – accepter que ma mère, mon père peut mentir, se tromper, ne pas
toujours dire la vérité-, ce qui n'est pas forcément immédiat pour un enfant,
ni même d'ailleurs pour un adulte. Le maintien pourrait s'expliquer également
par le fait qu'il est difficile de remettre en cause le discours de la figure
d'autorité qui peut être à la fois une figure de sécurité. En prenant l'exemple
maternel de la figure d'autorité, remettre en cause son discours pourrait
générer de la part de cette figure une menace d'abandon qui serait
douloureusement vécue par l'enfant dans la mesure où il dépend entièrement
d'elle pour répondre à ses besoins.
Travail psychothérapeutique
:
1)
Pour un enfant, la figure d'autorité dit toujours la vérité. Il s'agit dans un
premier temps de contester cette idée et d'accepter que la figure d'autorité
n'est pas toute-puissante : ma mère, mon père n'a pas forcément toujours raison.
2)
C'est aussi discuter sa propre toute-puissance : Ai-je toujours raison dans ce que
je pense ou dans ce que je dis ?
3)
Discuter les discours de la figure d'autorité liées aux différentes situations
en s'appuyant sur la temporalité, ce qui était vrai à un moment donné est-il
toujours valide aujourd'hui ? N'y a-t-il pas d'autres compréhensions possibles
?
4)
Discuter des croyances internes intégrés chez l'enfant et maintenues à l'état
adulte.
Thèmes des croyances.
Adapté du questionnaire de Matthew Mc
Kay intégré dans son ouvrage "Prisoners of Belief" édité par New
Harbinger Publications, vous trouverez, ci-dessous, quelques exemples de
croyances-noyau classées par thème.
·
Valeur personnelle :
"Je ne vaux rien."
"Je ne peux pas avoir une conversation intéressante."
"Je ne vaux rien."
"Je ne peux pas avoir une conversation intéressante."
·
Sécurité :
"La vie est
dangereuse."
"Je suis anxieux d'être
malade."
·
Performance/Résultats :
"Je ne suis pas aussi
compétent que les autres."
"Quand je fais
confiance à mon propre jugement, je prends de mauvaises décisions."
·
Force du moi :
"Je n'ai pas la force
dont j'ai besoin pour résoudre la plupart de mes problèmes."
"Je ne contrôle pas mes
pulsions."
·
Amour :
"Je crains d'être
abandonné."
"Je ne me sens pas
entouré par ma famille."
·
Autonomie :
"Je ne fonctionne pas
bien tout seul."
"Je n'aime pas passer
du temps tout seul."
·
Sentiment d'appartenance, d'intégration :
"Parfois je me sens
comme un extra-terrestre."
"D'habitude les gens ne
m'incluent pas dans ce qu'ils font."
·
Vision des autres :
"La plupart des gens ne
tiennent pas leurs promesses."
"Je préfère être trop
méfiant que trop crédule."
·
Perfectionnisme :
"J'ai des règles très tranchées
pour moi-même."
"C'est très grave si je
commets des erreurs."
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