1) Introduction
Au cours de vacances passées en 1893, Freud est sollicité par une jeune fille qu’il prénomme Katharina, dans le récit qu’il en fera en 1895 dans son ouvrage intitulé « Études sur l’hystérie.» Elle a alors 18 ans. En un seul entretien, laissant de côté l’hypnose pour récupérer des éléments non livrés par la patiente et ne s’appuyant pas davantage sur la suggestion, Freud va tenter de lui rendre la vie plus paisible.
Les symptômes qui assaillent Katharina sont intenses et handicapants : régulièrement, elle ressent une pression sur les yeux, a la tête lourde, entend un bourdonnement. Elle a des vertiges comme si elle allait tomber, ressent un poids sur la poitrine à en perdre la respiration, a la gorge nouée comme si elle allait étouffer. Elle imagine toujours qu’elle va mourir, que quelqu’un, derrière elle, va la saisir tout à coup. S’y ajoute une hallucination du visage de son père en colère qui la regarde d’un air effrayant.
Les symptômes qui assaillent Katharina sont intenses et handicapants : régulièrement, elle ressent une pression sur les yeux, a la tête lourde, entend un bourdonnement. Elle a des vertiges comme si elle allait tomber, ressent un poids sur la poitrine à en perdre la respiration, a la gorge nouée comme si elle allait étouffer. Elle imagine toujours qu’elle va mourir, que quelqu’un, derrière elle, va la saisir tout à coup. S’y ajoute une hallucination du visage de son père en colère qui la regarde d’un air effrayant.
2) Histoire de la maladie.
L’histoire du trouble se déroule en quatre séquences :
Séquence 1 :
Son père cherche à la séduire alors qu’elle est âgée de 14 ans : un soir, elle sent le corps de son père dans son lit. Elle saute de sa couche et lui fait des reproches. Elle indique n’avoir compris que bien plus tard, ce qu’il lui voulait. Elle eut, une autre fois, l’occasion de se défendre contre son père ivre. À chaque fois, elle ressent un poids sur la poitrine et sur les yeux, cependant ce symptôme restera beaucoup plus limité que celui, de même nature, qu’elle ressentira deux ans plus tard lors de la vision d'une relation sexuelle entre son père et Franziska.
Séquence 2 :
Son attention est attirée par ce qui se passe entre son père et Franziska ; elle se dit « frappée » par ce qui se passe entre eux.
Séquence 3 :
À l’âge de 16 ans en regardant par une fenêtre et ne songeant « à rien de vilain » elle voit son père allongé sur Franziska. Alors, elle se sent étouffer, perçoit des cognements dans son crâne et ressent une pression sur les yeux. Elle repense constamment à cette scène. Les symptômes sont alors à leur acmé.
Son père cherche à la séduire alors qu’elle est âgée de 14 ans : un soir, elle sent le corps de son père dans son lit. Elle saute de sa couche et lui fait des reproches. Elle indique n’avoir compris que bien plus tard, ce qu’il lui voulait. Elle eut, une autre fois, l’occasion de se défendre contre son père ivre. À chaque fois, elle ressent un poids sur la poitrine et sur les yeux, cependant ce symptôme restera beaucoup plus limité que celui, de même nature, qu’elle ressentira deux ans plus tard lors de la vision d'une relation sexuelle entre son père et Franziska.
Séquence 2 :
Son attention est attirée par ce qui se passe entre son père et Franziska ; elle se dit « frappée » par ce qui se passe entre eux.
Séquence 3 :
À l’âge de 16 ans en regardant par une fenêtre et ne songeant « à rien de vilain » elle voit son père allongé sur Franziska. Alors, elle se sent étouffer, perçoit des cognements dans son crâne et ressent une pression sur les yeux. Elle repense constamment à cette scène. Les symptômes sont alors à leur acmé.
Séquence 4 :
Quelques jours après avoir observé la scène du coït, elle la raconte à sa mère. Freud mentionne que s’ensuivirent des scènes entre le père et la mère qui ouvrirent les yeux des enfants sur des faits qu’ils n’auraient pas dû entendre mais qu'il ne décrit malheureusement pas. Dans un second temps Katharina relate les fois où son père a tenté de la séduire.
Son père lui reproche d’avoir parlé, d’être la cause du divorce que sa mère obtient. Il menace sa fille pour sa révélation et lui répète qu’elle est la cause de tout : « Si tu n’avait pas bavardé, il n’y aurait pas eu de divorce.» Elle a toujours eu très peur qu’il l’attrape sans qu’elle ne l’ait vu.
Quelques jours après avoir observé la scène du coït, elle la raconte à sa mère. Freud mentionne que s’ensuivirent des scènes entre le père et la mère qui ouvrirent les yeux des enfants sur des faits qu’ils n’auraient pas dû entendre mais qu'il ne décrit malheureusement pas. Dans un second temps Katharina relate les fois où son père a tenté de la séduire.
Son père lui reproche d’avoir parlé, d’être la cause du divorce que sa mère obtient. Il menace sa fille pour sa révélation et lui répète qu’elle est la cause de tout : « Si tu n’avait pas bavardé, il n’y aurait pas eu de divorce.» Elle a toujours eu très peur qu’il l’attrape sans qu’elle ne l’ait vu.
3) Interprétation de Freud.
C’est la révélation du monde de la sexualité chez les jeunes filles qui occasionnerait ces troubles. Leur moi, en face de ses expériences sexuelles ne saurait pas quoi faire. Le traumatisme serait occasionné par la compréhension postpubertaire d’évènements qui ont eu lieu antérieurement.
Ainsi fonctionnerait l’après-coup : un évènement postérieur à la puberté éclairerait d’une nouvelle connaissance le souvenir d’un évènement prépubertaire qui deviendrait dès lors traumatique.
Chez Katharina, le ressenti du pénis du père, selon Freud, alors qu’elle est dans son lit, ne prendrait toute sa « consistance » qu’après sa compréhension de ce qui a lieu dans le rapport sexuel entre son père et Franziska.
Ainsi fonctionnerait l’après-coup : un évènement postérieur à la puberté éclairerait d’une nouvelle connaissance le souvenir d’un évènement prépubertaire qui deviendrait dès lors traumatique.
Chez Katharina, le ressenti du pénis du père, selon Freud, alors qu’elle est dans son lit, ne prendrait toute sa « consistance » qu’après sa compréhension de ce qui a lieu dans le rapport sexuel entre son père et Franziska.
4) Discussion de la position de Freud.
Le premier élément qu’on peut «mettre en avant» c’est d’abord l’ignorance supposée des jeunes filles, ignorance contestée quelques paragraphes plus loin lorsqu’il écrit : « Les adolescents n’ont-ils pas bien plus souvent que nous ne le supposons et qu’eux-mêmes ne le croient la connaissance de la sexualité.» Par ailleurs, l’évènement initial intervient alors que Katharina a 14 ans donc, à priori, après sa puberté.
Ensuite, Freud postule que ce sont les séquences 1 et 2 qui sont des facteurs traumatisants, et que la séquence 3 ne constitue qu’un facteur traumatisant auxiliaire pour ajouter plus loin, que ce temps où Katharina voit le couple copuler peut être en lui-même traumatique. La patiente aurait selon Freud pensé : « Mon père fait avec elle ce qu’il aurait voulu faire avec moi. »
Freud en reste à l’évènement traumatique - séduction du père envers sa fille -, sans prendre en compte le désir possible de Katharina, et en esquivant la notion de faute pourtant mentionnée dans le texte suite à la parole de la patiente.
Il ne semble pas prendre en compte non plus le discours du père – ses menaces constantes envers sa fille - et son impact dans les symptômes de Katharina.
Ensuite, Freud postule que ce sont les séquences 1 et 2 qui sont des facteurs traumatisants, et que la séquence 3 ne constitue qu’un facteur traumatisant auxiliaire pour ajouter plus loin, que ce temps où Katharina voit le couple copuler peut être en lui-même traumatique. La patiente aurait selon Freud pensé : « Mon père fait avec elle ce qu’il aurait voulu faire avec moi. »
Freud en reste à l’évènement traumatique - séduction du père envers sa fille -, sans prendre en compte le désir possible de Katharina, et en esquivant la notion de faute pourtant mentionnée dans le texte suite à la parole de la patiente.
Il ne semble pas prendre en compte non plus le discours du père – ses menaces constantes envers sa fille - et son impact dans les symptômes de Katharina.
5) La rencontre du désir du père et du désir de sa fille et ses conséquences.
Une autre compréhension de l’après-coup serait la conjonction des désirs du père et de sa fille et de ces conséquences. Dans les phases 1 et 2, le désir du père d’avoir une relation sexuelle à plusieurs reprises avec sa fille semble manifeste, et celui de Katharina, qui refuse « les bonnes choses » que lui propose son père, semble maîtrisé ; elle juge à cette occasion ses symptômes plus faibles. On pourrait supposer qu’à la vue du rapport sexuel entre son père et Franziska, son désir pour son père cherche à s’exprimer pleinement. Dès lors, les symptômes de Katharina sont à leur apogée.
Seraient traumatiques cette conjonction du désir du père et du désir de sa fille en relation avec ses conséquences, à savoir l’impact sur sa mère, sur son père, sur le couple de ces parents et sur elle-même.
Il semble important de noter également que Franziska suite aux relations sexuelles avec le père de Katharina s’est retrouvée enceinte. On pourrait poser la question du désir d’avoir un enfant du père chez Katharina.
En ce qui concerne les conséquences, Katharina a pu constater, suite à ses révélations, les conflits entre son père et sa mère, puis le divorce de ses parents, le rapprochement de son père et de sa cousine Franziska enceinte.
Se pose aussi la question de la culpabilité du fait que sa parole a occasionné la séparation de ses parents. Enfin, les menaces réitérées de son père qui souhaite lui faire payer ses révélations semblent être en lien avec la vision du visage effrayant.
Dans ce texte, Freud parle d'abord d'un oncle, de sa tante et de Franziska sa cousine. En 1924, il corrige en disant qu'il s'agit de son père et de sa mère. Le père de Katharina a vécu ensuite avec sa cousine Franziska dont il a eu quatre enfants.
Seraient traumatiques cette conjonction du désir du père et du désir de sa fille en relation avec ses conséquences, à savoir l’impact sur sa mère, sur son père, sur le couple de ces parents et sur elle-même.
Il semble important de noter également que Franziska suite aux relations sexuelles avec le père de Katharina s’est retrouvée enceinte. On pourrait poser la question du désir d’avoir un enfant du père chez Katharina.
En ce qui concerne les conséquences, Katharina a pu constater, suite à ses révélations, les conflits entre son père et sa mère, puis le divorce de ses parents, le rapprochement de son père et de sa cousine Franziska enceinte.
Se pose aussi la question de la culpabilité du fait que sa parole a occasionné la séparation de ses parents. Enfin, les menaces réitérées de son père qui souhaite lui faire payer ses révélations semblent être en lien avec la vision du visage effrayant.
Dans ce texte, Freud parle d'abord d'un oncle, de sa tante et de Franziska sa cousine. En 1924, il corrige en disant qu'il s'agit de son père et de sa mère. Le père de Katharina a vécu ensuite avec sa cousine Franziska dont il a eu quatre enfants.
6) Conclusion.
La psychanalyse ne prend en compte que le sexuel et l’infantile contrairement aux TCC qui laissent le désir et le fantasme de côté et s’appuie plutôt sur le présent et les évènements ayant eu lieu.
Mon approche de ce cas clinique est que, dans une approche intégrative, il est possible – et souhaitable - de prendre en compte à la fois le désir du père en conjonction avec le désir de sa fille – d'avoir une relation sexuelle et possiblement un enfant de son père – et de ses conséquences pratiques et réelles qui ont impactées la vie quotidienne de Katharina et de ses parents. Il semble aussi important de relever la culpabilité résultante chez Katharina de la séparation de ses parents et de son désir de relations sexuelles avec son père et d’en avoir un enfant.
Mon approche de ce cas clinique est que, dans une approche intégrative, il est possible – et souhaitable - de prendre en compte à la fois le désir du père en conjonction avec le désir de sa fille – d'avoir une relation sexuelle et possiblement un enfant de son père – et de ses conséquences pratiques et réelles qui ont impactées la vie quotidienne de Katharina et de ses parents. Il semble aussi important de relever la culpabilité résultante chez Katharina de la séparation de ses parents et de son désir de relations sexuelles avec son père et d’en avoir un enfant.